Avant de passer progressivement la main en tant que président de la Commission raciale  Soay, je souhaiterais faire quelques recommandations importantes pour la sauvegarde de cette race tant du point de vue phénotypique que génétique. Dans les deux cas, il est nécessaire de garder une certaine diversité :  Soay laineux/Soay poilu; Soay foncé/Soay clair……..et tous les intermédiaires. Un joli marquage à la tête et aux pattes,  des jarres blancs sur les flancs,  un bon contraste entre les flancs foncés et le ventre blanc ainsi que le « miroir » arrière bien marqué sont un « plus » pour le phénotype.

1. Dans chaque troupeau, il est important de renouveler régulièrement ses génitrices  (brebis),  en gardant des lignées différentes côté maternel et côté paternel. Pour une question de revente de brebis, il est conseillé de ne pas les garder plus de 4 ans.
   1. Si vous avez 10 brebis, vous en remplacez annuellement 2 ou 3 en conservant  2 ou 3 agnelles de l’année. 
   2. L’année suivante, de ces 2 ou 3 agnelles vous n’en garderez en principe qu’une seule (la plus belle ou de la lignée que vous souhaitez préserver : sélection phénotypique et/ou génétique) afin de conserver une seule descendante côté paternel.
2. Chaque année, il est essentiel de renouveler son bélier reproducteur suivant le schéma ci-après.
   1. Pour que ce schéma soit efficace et produise ses effets, le rôle de chaque éleveur est important : en effet, chacun doit pouvoir mettre à disposition de beaux jeunes reproducteurs pour les autres. Si les uns font un travail de sélection correct et les autres pas, il n’y aura pas suffisamment de bons reproducteurs génétiquement et phénotypiquement valables et il y aura un déséquilibre dans les échanges.
   2. Ce schéma produira ses effets bénéfiques si et seulement si le point 1. ci-avant est respecté. La sélection des béliers est indissociable de la sélection des brebis. Vous n’obtiendrez jamais de bons résultats à moyen terme avec les plus beaux béliers si vos brebis ne sont pas sélectionnées et renouvelées. De plus, sans remplacement des brebis, nous aurons vite des beaux béliers issus uniquement de l’une ou l’autre belle brebis du troupeau et nous nous orienterons vers un appauvrissement de la diversité génétique. A terme, toutes les brebis doivent être d’une qualité supérieure pour que le schéma de rotation génétique des béliers fonctionne de manière optimale. 
3. Identification des agneaux : 
   1. Après les naissances, il est aussi impératif de bien identifier les jeunes par rapport à leur mères respectives. Il est conseiller de le faire au plus tard 5 à 6 semaines après l’agnelage en apposant les boucles Sanitel et en indiquant ces numéros à côté de celui de la mère sur un carnet pour la déclaration des naissances. Actuellement, il est impossible de contrôler cette identification et c’est donc une question de confiance les uns par rapport aux autres. NB : il est envisagé dans le futur de contrôler l’ADN. 
   2. Il est bon de faire déjà les premières observations sur les agnelles pour choisir celles qui seront gardées et sur les jeunes béliers à réserver pour la sélection.
4. Tenue de son propre tableau de généalogie : je recommande à chaque éleveur de faire annuellement un tableau (MS Excel) de son troupeau et de le conserver. Ceci permettra éventuellement de mettre en lumière les meilleures lignées/ascendants.
5. Plusieurs cercles d’éleveurs-sélectionneurs sont conseillés : pour une raison pratique ces cercles seraient développés par région (Brabant-Ardennes-Flandres-Nord de la France-…) mais de temps à autre de beaux béliers pourraient passer d’un cercle à l’autre. 
6. Vu que la longévité des boucles-boutons est relativement réduite, il est conseillé de les remplacer lorsqu’une des deux est tombée.

Maximilien de Neve, 

11/2014 mis à jour le 11/04/2021