Commencez avec 3 à 4 moutons Soay par hectare sur friches (5 ou 6 sur une prairie normale) et augmentez progressivement suivant la capacité de charge de votre pâture (c’est à dire ce que votre pâture produit comme fourrage vert), et en observant l’état ce celle-ci en février/mars. La croissance de l’herbe ne se fait malheureusement pas en fonction des besoins des brebis et il faut donc faire un choix : soit avoir assez de moutons pour contrôler l’herbe durant sa plus forte croissance et leur apporter un complément fourrager en hiver – système intensif – , soit avoir un nombre suffisant de moutons pour leur apporter le strict minimum en hiver, mais avec l’inconvénient d’avoir un excès d’herbe dans la prairie pendant la bonne saison – système extensif -. Le nombre idéal pour cette seconde alternative est plus difficile à trouver rapidement, mais il est possible d’y arriver progressivement.
Un parcellement d’une pâture est utile pour les deux systèmes de pâturage – intensif et extensif-. Dans un système extensif, un parcellaire 2/3 -1/3 de la pâture peut être envisagé. La parcelle « 1/3 » est mise en réserve à partir de mi-septembre, après avoir été pâturée en août. Elle sera à nouveau disponible en fin d’hiver lorsque la parcelle « 2/3 » sera épuisée.
Vous pouvez apporter quelques compléments fourragers et des compléments alimentaires en hiver (soit 1 ou 2 petits ballots de foin par mouton et par hiver, ainsi que 1/2 sac de 25 kg de petits granulés (spécial moutons) par mouton et par hiver (soit 150gr par jour et par mouton pendant 3 mois) pour couvrir les besoins des moutons.de janvier à mars. *NB : Ces simples granulés sont moins riches que les mélanges prévus pour des brebis gestantes. Attention de veiller à leur donner des petits granulés car ils risqueraient de s’étouffer avec de gros granulés pour bovins.
Toujours leur donner ces granulés à l’abri des intempéries, dans une gouttière ou un bac en plastic propre. Pas à même le sol.
Remarque : il faut veiller à ne pas leur donner du foin détérioré par des intempéries ou du foin mal ballotté qui risque de les intoxiquer (entérotoxémie) par ingestion de fourrage contenant des moisissures. Egalement, dans un verger, certains moutons trop gourmands, en ingérant trop de pommes à la fois, peuvent avoir un excès de fermentation (météorisation) qui les intoxiquent.
Clôtures : Pour cette petite race de moutons, une clôture de 1,10-1,20m de haut serait suffisante si il n’y avait pas de risques de chiens errants : donc, je recommande une clôture de 1,20-1,30m de haut de type « Bekaert- Ursus léger » avec 16 ou 18 fils horizontaux ( plus rapprochés à la base et moins dans le haut). Des tendeurs doivent être mis tous les 50 m, soit aux extrémités de chaque longueur (50m) de rouleau, de préférence sur un poteau plus solide que la moyenne et renforcé de part et d’autre par des poussards. 5 ou 6 tendeurs seront répartis sur la hauteur de la clôture.
Il est indispensable de prévoir un « couloir de rassemblement » :
Près de l’abri où vous aurez l’habitude de leur apporter du foin et/ou des granulés en hiver (rien d’autre), habituez-les à passer régulièrement dans un couloir étroit (1,5m de large) formé de deux clôtures qui vous permettra de rassembler calmement vos moutons et de les coincer le moment venu; rappelez vous que c’est une race rustique qui a gardé une vivacité et une méfiance naturelles.
Si vous avez parcellé votre verger, l’idéal est de mettre un abri entre deux parcelles ainsi que le couloir de rassemblement qui seront ainsi disponibles quelque soit la parcelle utilisée.
Abri : Particulièrement rustique, le Soay ne craint pas le froid mais il apprécie un abri contre les bourrasques et averses hivernales ainsi que les grosses chaleurs estivales. Sur l’archipel de St Kilda, il se met à l’abri dans les rochers. Un abri permet de conserver du foin sec dans un râtelier et une pierre à lécher. Il doit avoir trois côtés fermés et le côté ouvert orienté vers l’est. Une gouttière sera utile pour récolter l’eau de pluie dans un abreuvoir (bac de 40-45 cm de haut maximum).
Soins : Comparé aux autres races, ce mouton nécessite très peu d’entretien, ce qui ne veut pas dire aucun entretien,.
Tout d’abord, il ne faut pas les tondre car ils muent. Nous avons observé que des animaux trop bien nourris en hiver ont tendance à perdre moins aisément leur toison. Eviter les apports excessifs de granulés ou autres compléments lorsque cela n’est pas nécessaire.
Pour les animaux élevés en extensif, il est recommandé de les vermifuger une fois par an ; en intensif, deux fois. Les brebis ayant agnelé le seront une première fois quinze jours ou trois semaines après l’agnelage afin que les jeunes agneaux en profitent indirectement ; L’ensemble du troupeau sera vermifugé vers la fin août/début septembre .
Les bords des onglons seront vérifiés de temps à autre et, au besoin, taillés. Mais souvent, cette tâche n’est pas indispensable avec les petits sabots des moutons Soay.
La quantité d’eau de l’abreuvoir doit être vérifiée régulièrement d’octobre à mai et plus souvent entre juin et septembre s’il fait très chaud et sec. De l’automne au printemps, avec les rosées et les pluies, les moutons absorbent assez d’eau avec les graminées et ils ont l’habitude de lécher la neige ou la couche de glace sur l’abreuvoir; mais s’ils reçoivent des compléments alimentaires secs (foin et granulés) lorsqu’il gèle fort, ils ont tendance à s’abreuver plus que de coutume.